Paris, Le 18 Décembre 1915

Petit chéri,

J’ai reçu hier au soir ta gentille lettre du 13. Tu me dis que tu n’as aucun espoir de venir en permission pour le jour de l’An. Cela ne m’étonne plus. D’ailleurs dans tes précédentes lettres, tu me laisses à entendre pour plus tard. Maintenant, qu’est-ce que tu veux, je me résigne. Je m’attends même à retard sur retard. Tu comprends cette fois-ci, je suis à Paris il faut bien qu’il y ait autre chose qui cloche !

Il y a 5 mois aujourd’hui, j’étais plus joyeuse qu’en ce moment !

Hier je t’ai envoyé un petit colis et j’ai totalement oublié d’y mettre un mot. J’espère que tu m’excuseras de cet oubli ? En même temps, tu me diras s’il est arrivé en bon état, car je crains fort la casse.

Moi qui avais espéré réveillonner avec toi. Quelle déception ! Combien de projets ai-je fait qui sont malheureusement tombés à l’eau.

Malgré tout, je me console en pensant que ces quelques jours que je passerai près de toi et que j’attends avec tant d’impatience ne sont pas encore passés. Donc c’est du bonheur qui m’attend.

En espérant que ma lettre te trouvera en excellente santé, je t’envoie mon petit Loulou aimé tous mes plus doux baisers.

Ta petite fiancée qui t’attend avec impatience,

Germaine