Enfin, espérons !

Paris, Le 26 Novembre 1915

Petit chéri,

J’ai reçu ce soir ta gentille lettre du 23. En ce moment, je n’ai pas à me plaindre, tes lettres mettent très peu de temps à me parvenir. Avant, je les recevais toujours le matin. Maintenant, c’est le soir. J’en ai tellement l’habitude que tous les jours vers 4 heures, je guette le facteur. Aujourd’hui, j’étais donc à mon poste d’observation et je le vois passer mais à mon grand regret, je n’avais pu distinguer s’il y avait quelque chose pour moi. Comme j’avais reçu de tes nouvelles hier, je ne me suis pas inquiété. Ce soir, en descendant, j’ai eu l’agréable surprise de trouver ta gentille lettre qui n’ayant pas été attendue m’a fait doublement plaisir.

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Comme toi, je trouve que cela serait un grand bonheur de se voir pour les fêtes du jour de l’an. Mais aurons-nous ce bonheur ? D’après ta réponse, je ne crois pas. Enfin, espérons !

J’espère que tu es toujours en bonne santé.

Dans cet espoir, je te quitte mon petit Loulou chéri en t’envoyant mes plus doux baisers.

Celle qui t’aime,

Germaine

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