Paris, Le 29 Novembre 1915
Mon petit chéri,
J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 25 qui m’a comblée de joie. Tu me dis que tu espères venir me voir bientôt. Quel bonheur ! Surtout que cette fois-ci, je serai à Paris.
Hier Dimanche, je ne t’ai pas écrit. J’ai été visiter l’exposition des cocardes de Mimi Pinson au Petit Palais. Que de jolies choses ! Les petites ouvrières vous ont vraiment gâté ! Que d’idées charmantes ! Ce n’est que rubans sur rubans. Toutes ces cocardes vous seront distribuées à la fin de l’exposition, soit pour Noël, soit pour le 1er Janvier.
Celle que je t’envoie est la plus originale que j’ai trouvé. Elle est bien simple, mais dans la simplicité, elle veut dire beaucoup de choses. N’est-ce pas ton avis ?
Il fait en ce moment très froid à Paris. Hier, le thermomètre est descendu à 5 au dessous. Aujourd’hui il pleut, ce qui fait que les rues sont couvertes de verglas.
J’espère que tu es toujours en bonne santé et que tu vas te dépêcher de venir me voir. Dans cette heureuse attente, je t’envoie mon petit Loulou mille doux baisers de ta petite fiancée qui t’adore,
Germaine