Je te verrai pour le jour de l’an

Paris, Le 19 Novembre 1915

Mon Loulou chéri,

J’ai reçu avec grand plaisir ta gentille lettre du 14. Elle a mis beaucoup plus de temps à me parvenir que les précédentes. C’est ce qui fait que j’ai été plusieurs jours sans nouvelles.

Je suis bien désolée du petit accident qui est arrivé à tes photos. Moi qui les attendais avec impatience depuis huit jours. Il va falloir de nouveau attendre. Enfin j’espère les avoir bientôt et j’espère aussi te revoir. Je me suis mise dans la tête que je te verrai surement pour le jour de l’an. Si tu te rappelles, l’année dernière, je t’avais dit que j’étais sûre de te voir au mois de juillet. Je ne me suis pas trompée. Espérons que cette fois-ci je ne me tromperai pas non plus.

Je vois que le vilain temps est général. Nous aussi, avant la neige nous avons eu une forte tempête. Aujourd’hui, il fait excessivement froid, aussi je ne mets pas le bout de mon nez dehors. Toi, pauvre chéri, es-tu toujours dans ta maison à prises d’air ? Et es-tu toujours au repos ? J’espère que oui.

J’espère que ta santé est toujours bonne.

Il y a en ce moment à Paris des permissionnaires qui sont déjà venus cet été. A quand ton tour ?

En attendant de tes bonnes nouvelles, je t’envoie mon adoré mille tendres baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

 

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