Paris, Le 1er Octobre 1915

Petit chéri,

Aujourd’hui, je n’ai pas mon bon petit diable et je peux t’écrire tranquillement.

Dans ma dernière lettre, je te disais que j’avais reçu ta lettre du 21 après celle du 24. J’ai de nouveau reçu ta lettre du 22. Quel mélange !

Pour moi, la correspondance a dû être arrêtée pendant un certain temps. Les dates de tes lettres correspondent avec notre avancé en Champagne.

En somme, ta dernière lettre et celle du 24. Comme tu vois, ce n’est pas très nouveau, puisqu’on est aujourd’hui 1er Octobre. Je m’attends à avoir un gros paquet un de ces jours.

Dans ta lettre du 22, tu me dis que ta nouvelle montre est déjà détraquée. Elle n’était pas bien solide, puisqu’il y a un peu plus de deux mois que tu l’as. C’est peut-être de la camelote boche !

Toi, reçois-tu mes lettres? C’est ce que je me demande. J’espère que tu es en bonne santé, et qu’il ne fait pas trop froid de ton côté.

A Paris, la température est très fraiche, c’est l’hiver qui approche.

En attendant de tes bonnes nouvelles qui j’espère ne seront pas trop longues à venir, je t’envoie mon petit Loulou de bien doux baisers de celle qui t’adore,

Germaine