Paris, Le 3 Septembre,

Mon petit chéri,

J’ai reçu ta gentille lettre du 29 avec grand plaisir. En ce moment, je n’ai que toi qui me parles, et je ne parle qu’à toi, donc tu vois avec quel plaisir je lis tes lettres. Rien de Changé, si ce n’est seulement bonjour et bonsoir que l’on se dit. Et encore, il faut voir la manière que je le dis.

Mon père cherche bien à me causer. Mais ce que je veux, c’est des excuses. Et je les attends.

Tu vois à quel point je suis entêtée.

Tu me demandes dans ta lettre si le point de coté des pavés a duré longtemps. Non. Et je ne suis pas prête à en attraper de nouveau. Cette sale bicyclette, je l’ai en horreur à présent. Je n’y remonterai désormais qu’avec toi. Comme tu vois, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.

On se croirait en plein hiver tellement il fait froid. Est-ce pareil de ton côté ? J’espère que tu es en bonne santé.

En attendant de tes nouvelles qui sont en ce moment impatiemment attendues, je t’envoie mon Loulou chéri, tous mes plus tendres baisers.

Ta petite fiancée qui t’aime,

Germaine