ça a l’air plus militaire

Paris, Le 8 Septembre 1915

Mon adoré,

Je viens de recevoir ta gentille lettre du 4 contenant une nouvelle photo. Comme tu es mignon et gentil sur cette photo. Je t’adore. Je trouve que le casque te sied à merveille. D’ailleurs qu’est-ce qui ne t’irait pas à toi ? Tu es si gentil ! Cette nouvelle tenue me plait beaucoup, je t’aime mieux ainsi que sur tes autres photos. ça a l’air plus militaire. C’est pas pour dire, mais ton sergent ainsi que ton camarade ont l’air guère aimable. Aussi bien sur l’une que sur l’autre photo. C’est toujours mon petit chéri qu’est le mieux.

Je te remercie beaucoup de me combler de photos ainsi. Si tu savais comme je suis heureuse lorsque je les reçois. Tu es un amour de fiancé. Si le bonheur veut que nous soyons réunis plus tard, quelle douce et heureuse vie j’aurai avec toi. Je n’ose y penser, cela est trop beau.

J’ai reçu ce matin un mot de Marcel. Il me dit que ces quatre jours ont filé avec une rapidité foudroyante et que pour reprendre le collier, cela a été dur. Pauvre Cécel ! Il a tout de même bon caractère. Il ne m’en veut pas. Il est vrai que je n’étais pour rien dans l’affaire. Il me dis aussi qu’il t’a envoyé un mot.

L’orage chez nous est légèrement passé. Nous en sommes à l’éclaircie. Le soleil fera sans doute sa réaparition bientôt.

J’espère que tu es toujours en bonne santé. Je vais toujours très bien. J’ai eu des nouvelles de Madeleine. Son fiancé arrive en permission vendredi 10. Elle est donc prête à rentrer à Paris.

En attendant de tes nouvelles, je t’envoie mon amour, tout plein de baisers de ta petite fiancée,

Germaine

 

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