Paris, le 4 août 1915
Mon petit chéri,
J’espère que tu es toujours en bonne santé malgré que je ne reçoive pas de tes nouvelles. Il faut te dire que c’est de ma faute si je n’ai pas de lettres tous ces changements d’adresses font faire double trajet à toutes tes lettres. Enfin je me console à l’idée que le courrier du soir m’en apportera certainement une.
Figure-toi que lundi soir, ton père a passé devant chez nous avec son auto. Le bruit de la trompe seule m’a fait le reconnaître. Il serait difficile autrement. J’aurai préféré que ce soit toi qui soit à sa place. Tu aurais certainement levé la tête en me faisant un gracieux sourire comme toi seul sait les faire. Enfin patience !!!
J’espère que tu as reçu mes deux photos. Elles sont aussi bien réussies que les tiennes !
En attendant une gentille lettre de toi, je t’envoye mon petit chéri mes plus tendres baisers.
Ta petite fiancée qui t’adore,
Germaine
Au verso
Monsieur Lucien Sevette
Caporal téléphoniste (C. H. R. A.)
128e régiment d’infanterie
Secteur postal 118