Photo au tennis

Paris, le 2 août 1915

Mon petit Loulou chéri,

Je suis rentrée à Paris hier soir mais plus tristement que la dernière fois. Surtout lorsque je suis arrivée à la gare Montparnasse.

L’idée que tu m’y avais attendu et que tu n’y étais plus était loin de me charmer. Je suis malgré tout très heureuse d’être rentrée. Je ne m’ennuyais pas à St Quay mais ne connaissant personne cela n’a rien de folichon.

chapeau carreauxJe ne reçois pas de tes nouvelles. Tes lettres doivent se promener dans les côtes du Nord. Je t’envoye par le même courrier deux photos. Une où je suis toute seule (une recommandation : tu ne la regarderas pas de trop près car je suis affreuse). Elle n’est pas très bien. Malgré tout je te l’envoie car je sais qu’elle te fera tout de même plaisir. Tu pourras voir que le chapeau à carreaux noir et blanc n’est pas oublié. Il est mon préféré.

Sur la seconde je viens de faire une partie de tennis avec des personnes de l’hôtel. La photo a été faite par une jeune fille. Je suis sure que tu me reconnaitras malgré qu’elle soit floue. Je te présente en premier M. Bain, à coté sa dame, après sa nièce. Une autre jeune fille. Après c’est moi en personne.

Tu excuseras tout ce griffonnage je suis avec une petite jeune fille qui me parle constamment et qui m’empêche d’écrire.

En attendant de tes bonnes nouvelles je t’envoye mon petit chéri mes plus doux baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

 

 

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