Gaz asphyxiants

Paris, Le 1er Juillet 1915

Mon petit Loulou chéri,

J’ai reçu hier soir ta lettre du 27, qui m’a tranquillisée à ton sujet. Ta lettre étant datée du 27, je suis certaine que je n’ai plus rien à craindre. Les gaz asphyxiants ayant été lancé le 26 d’après les journaux.

Dans ta lettre, tu ne m’en parles pas, cela vous est peut-être défendu. Je t’assure mon petit chéri, qu’il n’y a pas une chose qui m’effraye autant dans cette guerre que les gaz asphyxiants. Lorsque j’ai su que tu étais à cet endroit, je n’en menais pas large, je crois même que c’est la première fois où j’ai été si inquiète. Enfin, maintenant c’est passé. Je sais mon Loulou chéri en bonne santé, et j’en suis très contente.

Comme tu dois être fatigué si tu as passé plusieurs nuits sans dormir. On devrait t’envoyer quelques jours dans votre Belleville pour te reposer de toutes tes fatigues. Je crois que cela ne te déplairait pas. Et à moi alors ! Et à tes parents non plus.

Je vais aujourd’hui chez Madame Sut retrouver Madeleine, mais je prends la précaution de t’écrire ce matin, sans cela, ce soir ce sera impossible. Nous sommes tellement bavardes.

En espérant que ma lettre te trouvera en bonne santé, et peut-être au repos. Reçois mon Loulou adoré, les tendres baisers de ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

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