St Quay le 29 juillet 1915

Mon petit chéri,

Je viens de recevoir ta lettre du 24. Figures-toi qu’elle s’est trouvée dans un accident de chemin de fer. Le train qui l’apportait à déraillé près du Mans. Ce qui fait qu’elle a subit un léger retard. Au lieu de la recevoir hier à onze heure, je ne l’ai eu que ce matin. J’espère maintenant en recevoir très souvent puisque tu as rejoint ton régiment.

Pour moi rien de changé. Si ce n’est l’arrivée de Marie-Louise pour aujourd’hui midi. J’espère m’amuser un peu mieux. Je m’étais fait photographier, mais la plaque est ratée faute de soleil. C’est malheureux parce que la pose était épatante. Je ne sais si je vais me faire retirer car je m’en vais lundi. Donc à partir de lundi 2 août ne m’écris plus ici. Papa étant rappelé à Paris, je préfère m’en aller. Les vacances ont été bien courtes : 20 jours sont vite passés. Pour moi, mes plus belles vacances ont été ces deux jours passés près de toi.

J’ai attrapé hier un fameux coup de soleil sur les bras. C’est tout juste si je peux les remuer.

J’ai reçu une lettre de Marcel me parlant de ton anniversaire. Cette fois-ci j’ai eu la politesse de répondre. Pauvre Cécelle !

En attendant de tes nouvelles, je t’envoye mon petit chéri mes plus doux baisers.

Celle qui t’adore,

Germaine.