Occasion ratée

Paris, Le 17 Mai 1915

Mon Loulou chéri,

Je viens de recevoir ta mignonne lettre du 12. A ce que je vois, tu n’aimes pas les compliments. Pourtant tu en mérites beaucoup.

J’ai passé la journée d’hier Dimanche avec Madeleine. Figure-toi que j’ai raté l’occasion de me faire photographier. Madeleine m’a emmené chez des amis qui ont un appareil. Ils ont photographié tout le monde mais lorsqu’est arrivé mon tour, plus de plaque. Ces pauvres gens étaient désolés. Je regrette, non pas pour moi, mais pour toi, car je te l’aurais envoyée.

Madeleine avait hier des nouvelles de Robert. Il est toujours du même coté que toi. Elle m’a prié de te souhaiter le bonjour.

C’est Dimanche prochain la Journée Française. J’attends justement mon amie Marie-Louise pour me décider à ce sujet. Je crains fort qu’elle soit empêchée de venir avec moi. cette fois-ci, il y a deux journées de suite. Si le beau temps nous favorise, nous vendrons beaucoup. L’insigne est une médaille dans le genre de celle du 75.

J’espère que tu es toujours en bonne santé et qu’il fait toujours beau de ton coté. Ici le temps est orageux et très lourd.

Je t’envoie mon petit chéri, tous mes plus tendres baisers.

Celle qui t’adore,

Germaine

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