Les Eparges

Paris, Le 14 Mai 1915

Mon gentil petit Loulou,

Je viens de recevoir à l’instant ta gentille lettre du 10. J’ai reçu aussi ces jours-ci une carte illustrée. Cet obus de 420 est bien effrayant. Que de ravages il doit occasionner !

obus

Dans ta lettre, tu m’apprends ton retour en ligne, toujours dans cette maison. Je crois que tu pourras t’en rappeler longtemps. Tu me dis que c’est calme, trop calme. En ce moment en effet on ne parle plus du tout des Eparges dans les communiqués. Chacun son tour, il ne faut pas que ça soit toujours les mêmes qui prennent.

J’ai téléphoné à Madeleine avant-hier. Elle a toujours des bonnes nouvelles de Robert.

J’espère que ta santé est toujours bonne. Tant qu’à moi, je vais très bien. Le temps ici, de chaud est passé au froid.

En attendant de tes nouvelles, reçois mon Loulou chéri, mes plus tendres baisers de celle qui t’adore,

Germaine

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