Médaillon

Paris, Le 17 Avril 1915

Petit Loulou chéri,

Je viens de recevoir une gentille lettre de toi dans laquelle je vois que tu ne manques pas d’appétit, heureusement pour toi ! Que deviendrais-tu dans le cas contraire. Je suis à présent en très bonne santé, mais je suis le même régime que toi : des oeufs. Ce qui ne m’empêche pas de me porter à ravir.

J’ai maintenant le médaillon tant désiré avec les deux photos, la tienne et la mienne. Mon petit Loulou ne me quitte plus, il est constamment dans mon cou, caché aux regards de tous. Je préfèrerais à beaucoup près que ce soit le Loulou en chair en en os qui soit à la place. Je ne désespère pas de les avoir un jour tous les deux.

S’il fait le même temps de ton coté que par ici, cela ne doit rien avoir d’agréable. Il tombe une petite pluie fine, qui n’a rien de chaud, surtout pour ceux qui couchent dehors ou dans une grange à courants d’air.

En attendant toujours de tes bonnes nouvelles, je t’envoie mon Loulou chéri mes plus tendres baisers,

Germaine

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