Lessive

Paris, le 2 Février 1915

Mon cher fiancé,

J’ai reçu une lettre de toi ce matin aussi je m’empresse d’y répondre.

Tu me dis que tu espères rester au repos jusqu’au 20 février ; tant mieux pour toi. Cela fera plus de temps que tu croyais, puisque tu m’avais dit 20 jours. Je suis toute heureuse de cette nouvelle car je puis t’aimer pendant 18 jours encore, en toute sécurité. Aussi repose-toi bien et continue de faire ta petite lessive, ce qui m’amuse énormément. Je te vois lavant une chemise, aussi à cette idée, je ne puis m’empêcher de rire.

lessive

J’ai une nouvelle à t’annoncer, Dimanche prochain, j’ai offert mon concours pour vendre l’insigne du 75, j’en suis très contente, cela rachètera mon refus du petit drapeau belge. J’espère faire une grosse recette ! Je n’oublierai pas de t’envoyer un joli 75, le plus beau de tous puisque j’aurai le choix.

J’espère que ta santé est toujours excellente. Tant qu’à moi, je me suis offert un joli rhume, bien tassé. Je t’écris le porte-plume d’une main, le mouchoir de l’autre, cela est un petit détail, tu en vois bien d’autres aussi, je n’y fais pas attention.

Tu excuseras si je t’écris si peu, mais je crains d’être en retard avec la Poste. Comme je veux que ma lettre arrive, je termine en t’envoyant mes baisers les plus doux (attention de ne pas attraper le rhume).

Ta petite fiancée qui t’aime tendrement,

Germaine

Creative Commons License