Invitation de Madeleine

langage fleurs 7Clichy, le 26 Janvier 1915

Ma chère Germaine,

Comme tu l’as appris par Mme Sut, je suis souffrante et voici 8 jours que je garde la chambre. Je suis fortement grippée ; aussi, vu la température actuelle, le Docteur m’a interdit de sortir. Depuis hier, je vais un peu mieux ; mais toutefois, il ne serait pas prudent de ma part de m’exposer au froid pour aggraver le mal, surtout quand on peut faire autrement.

Voilà la raison pour laquelle tu ne m’as pas rencontrée jeudi dernier chez Mme Sut. Pendant 2 jours j’ai eu une extinction de voix. Malgré cela, je fais tout de même ma classe.

Quoiqu’allant un peu mieux, je ne pourrai pas encore me rendre après-demain chez Mme Sut. Aussi, ma petit Germaine, si cela peut te faire plaisir, je viens t’inviter à passer l’après-midi du jeudi 28 à Clichy. Mais si cela dérange tes projets, ne te gêne pas avec moi et ne te crois pas obligée de venir. Cela sera pour une autre fois.

Je n’ai pas invité Marie-Louise car tu sais bien que son exubérance ne plait pas plus à Maman qu’à Mme Sut.

J’ai des nouvelles de Robert. Il a quitté l’Argonne et se trouve en ce moment à Lisle-en-Barrois (Meuse) près de Bar-le-Duc. Je suis bien contente qu’il soit au repos : il l’a bien mérité. Il me dit, dans sa dernière lettre avoir rencontré Lucien et avoir eu ensemble une longue conversation.

Dans l’attente du plaisir de te voir jeudi, je t’envoie mes meilleurs baisers.

Mes parents présentent leurs bonnes amitiés à M. Bertin.

Bons baisers de ton amie,

Madeleine

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