Qu’ils rentrent dans leur triste pays

Paris Le 14 Octobre 1914

Mon petit chéri,

J’espère que tu es toujours en bonne santé et que tu reçois souvent de mes nouvelles. Je t’écris au moins deux fois la semaine sachant le plaisir que peut t’apporter une de mes petites lettres. Au moins, tu vois que je pense toujours à toi et c’est ce que je désire le plus que tu saches. Je souhaite que ces vilains boches fassent bien vite demi-tour et rentrent dans leur triste pays après avoir reçu une bonne leçon, afin de te revoir bientôt.

Est-ce que ton adresse est toujours bonne ? J’ai lu sur les journaux que le dépôt du 128e était transféré à Bellac. Mes lettres parviendraient peut-être plus vite si je les adressais à cette ville.

En attendant de tes bonnes nouvelles, je t’envoie mon cher petit Lucien mille tendres baisers. Reçois-les de celle qui t’aime et qui ne cesse de pense à toi,

Germaine

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