Comme je suis contente de te savoir parmi ces braves

Paris, le 15 septembre 1914

Mon petit Chéri,

Voici bien longtemps que je t’ai écrit. J’attends chaque jour de tes nouvelles, le temps passe et je ne reçois toujours rien ; il y a exactement 18 jours que je suis sans nouvelles, je trouve le temps bien long.

15-09-14

A Paris, je suis très bien renseignée par les journaux, mais comme il est impossible de savoir à quel endroit les régiments se trouvent ! Donc à ton sujet, je suis toujours sans nouvelle.

Le gouvernement étant parti à Bordeaux le ministre des postes aussi ; les lettres pour les soldats ou pour les parents passent par Bordeaux ce qui fait que les lettres subissent un retard considérable.

Enfin, je suis plus courageuse qu’au début de la guerre, et malgré toutes les inquiétudes et les larmes versées, je sens que mon amour pour toi grandi plus les épreuves se font nombreuses. D’ailleurs il serait très mal de ma part d’être découragée après toutes ces belles victoires que vous venez de remporter. Je suis même très joyeuse lorsque je lis dans les journaux l’éloge faite à nos soldats. Comme je suis contente de te savoir parmi ces braves.

Je souhaite que la guerre finisse le plutôt possible afin de te revoir bientôt. Dans cette heureuse attente, je t’envoie mon cher Lucien mes plus tendres baisers. Reçois-les de celle qui t’aime un peu plus chaque jour,

Germaine

Creative Commons License