Lettre de Marcel

Paris, le 28 août 1914

Chère amie,

Je suppose que vous devez être rentrée à Paris après tous ces tristes évènements. Bien que jusqu’au moment de mon départ de Cayeux , chacun se refusait à croire à une pareille calamité, le soir en arrivant à Paris, ça y était !

Depuis on vit dans l’attente des éditions spéciales, dans lesquelles on ne lit pas toujours ce que  l’on voudrait y voir. Aussi toute la journée on s’embête follement.

J’ai voulu partir comme motocycliste mais je n’ai pas pu, il faut que j’attende mon ordre de départ encore plus d’un mois, jusqu’à présent (ça va peut-être venir avant).

Quant aux nouvelles des soldats, elles sont rares, et voilà plus de 15 jours que je n’ai pas eu de celles de Lucien, qui est aux fauteuils d’orchestre ! Enfin j’espère tout de même bien le revoir en bon état !

Envoyez-moi de vos nouvelles, cela me fera plaisir. Présentez mes respects à votre père.

Cordiale poignée de main

MSeng

1914-08-28-marcel

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